S’il te plaît…apprivoise-moi !

-…dessine-moi un mouton.
Comme je n’avais jamais dessiné un mouton je refis, pour lui, l’un des deux seuls dessins dont j’étais capable. Celui de boa fermé. Et je fus stupéfait d’entendre le petit bonhomme me répondre:
– Non! Non! Je ne veux pas d’un éléphant dans un boa. Un boa c’est très dangereux, et un éléphant c’est très encombrant. Chez moi c’est tout petit. J’ai besoin d’un mouton. Dessine-moi un mouton.
Alors j’ai dessiné.
Il regarda attentivement, puis:
-Non! Celui-là est déjà très malade. Fais-en un autre.
Je dessinai.
mon ami sourit gentiment, avec indulgence :
– Tu vois bien…ce n’est pas un mouton, c’est un bélier. il a des cornes…
Je refis donc encore mon dessin.
Mais il fut refusé, comme les précédents. Celui-là est trop vieux. Je veux un mouton qui vive longtemps.

(L’astronome turc) avait fait alors une grande démonstration de sa découverte à un congrès international d’astronomie. Mais personne ne l’avait cru à cause de son costume. Les grandes personnes sont comme ça.
Heureusement pour la réputation de l’astéroide B 612, un dictateur turc imposa à son peuple, sous peine de mort, de s’habiller à l’européenne. L’astronome refit sa démonstration en 1920, dans un habit très élégant. Et cette fois-ci tout le monde fut de son avis.

-Bien sur, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu màpprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. je serai pour toi unique au monde…
-Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur… je crois qu’elle m’a apprivoisé….


-Il y a des chasseurs, sur cette planète-là ?
– Non.
-Ça, c’est intéressant ! Et des poules ?
-Non.
– Rien n’est parfait, soupira le renard.

Toutes les poulles se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m’ennuie donc un peu. Mais, si tu m’apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien màppelera hors du terrier, comme une musique.

-Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de après-midi, dès trois heures je commencerai d’être heureux. Plus l’heur avancera, plus je me sentirai heuruex. À quatre heures, déjà, je m’agiterai et m’inquéterai : je découvrirai le prix du bonheur !

-Ah ! dit le renard… Je pleurerai.
-Cèst ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t’apprivoise…
-Bien sûr, dit le renard.
-Alors tu n’y gagnes rien !
– J’y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.

-Les enfants seuls savent ce qu’ils cherchent

-Que, dis-je au petit prince, qu’il s’agisse de la maison, des étoiles ou du désert, ce qui fait leur beauté est invisible !

-Tu regarderas, la nit, les étoiles. C’est trop petit chez moi pour que je te montre où se trouve la mienne. C’est mieux comme ça. Mon étoile, ça sera pour toi une des étoiles. Alors, toutes les étoiles, tu aimeras les regarder… Elles seront toutes tes amies.

-Les gens ont des étoiles qui ne sont pas les mêmes. Pour les uns, qui voyagent, les étoiles sont des guides. Pour d’autres elles ne sont rien que de petites lumières. Pour d’autres, qui sont savants, elles sont des problèmes. Pour mon buisnessman elles étaient de l’or. Mais toutes ces étoiles-la se taisent.

-Et quand tu seras consolé (on se console toujours) tu seras content de m’avoir connu.

-Pour vous qui aimez aussi le petit prince, comme pour moi, rien de l’univers n’est semblable si quelque part, on ne sait où, un mouton qu nous ne connaissons pas a, oui ou non, mangé une rose…

<3

1 comment
  1. Jay said:

    holy crap it’s all in french

Leave a comment